Bulletin d'information de la WPLL « Umitsubame » n° 1502
13 juillet 2025 Version française

💁Voici l’édition internationale de « Umitsubame » (Le Pétrel) — le bulletin politique du Parti des Travailleurs pour la Libération du Travail (Japon). Nous souhaitons porter un regard ouvrier sur les questions mondiales et appeler à la solidarité internationale de classe.

✊Renversons le gouvernement du Parti libéral démocrate et du Parti Komeito, qui promeut une expansion budgétaire dépendante de la dette et une augmentation des dépenses militaires !
✊Opposons-nous à toutes les formes de discrimination, en particulier la discrimination fondée sur le sexe, l'origine ethnique et les salaires !
✊Faisons avancer notre lutte sous la bannière « abolir l'exploitation » et « libérer le travail » !


💠Contenu et résumé

🟩Tactiques d'Achat de Votes pour Tromper la Classe Ouvrière
      — Quels Enjeux Réels dans l'Élection à la Chambre Haute ?


    À l'approche des élections à la Chambre haute au Japon, les partis politiques rivalisent de tactiques d'achat de votes, telles que des réductions d'impôts et des distributions d'argent liquide. Ces mesures ne visent pas à résoudre la crise croissante du coût de la vie, mais plutôt à manipuler les électeurs. Le Parti libéral démocrate (PLD) promeut des réductions d'impôts et des allocations familiales afin de détourner l'attention du public de l'inflation et de la stagnation des salaires. Dans le même temps, les partis d'opposition tels que le Parti communiste japonais et le Reiwa Shinsengumi (parti politique japonais) proposent des « aides financières » similaires, ce qui indique qu'ils ne s'opposent pas structurellement au régime capitaliste. L'importance croissante accordée aux politiques « Japanese First » (Donner la priorité aux Japonais) sert également de paravent à la xénophobie. Ce qui est vraiment en jeu, c'est la nécessité d'un mouvement politique de la classe ouvrière uni dans le but de libérer le travail et de construire le socialisme.

🟩La militarisation des États impérialistes européens
    — L’OTAN applaudit l’agression d’Israël et des États-Unis


    En juin 2025, Israël et les États-Unis ont lancé des frappes aériennes contre les installations nucléaires iraniennes, un acte d'agression impérialiste au mépris du droit international. L'OTAN a salué ces attaques, et les États membres s'apprêtent à augmenter leurs dépenses militaires. L'Allemagne prévoit d'augmenter son budget militaire à 3,5 % du PIB, le Royaume-Uni va acheter des avions F-35A et le Japon renforce sa coopération avec l'industrie de défense de l'OTAN. Ces actions représentent une course aux armements au détriment des moyens de subsistance des travailleurs. La classe ouvrière doit réagir par la solidarité internationale pour renverser l'impérialisme.


🟩L'expansion ambitieuse de Nippon Steel 
      — Offensive de consolidation et intensification de l’exploitation des travailleurs inévitables


L'acquisition par Nippon Steel de l'entreprise américaine U.S. Steel (USS), en proie à des difficultés financières, marque une tentative stratégique d'étendre sa présence mondiale malgré un marché mondial de l'acier saturé. Présentée comme une stratégie de croissance, cette opération vise en réalité davantage à consolider et à restructurer la production en supprimant les installations obsolètes et en réduisant les coûts. L'article met en garde contre le fait que ces changements entraîneront une exploitation accrue de la main-d'œuvre et une précarisation de l'emploi. Il souligne également la nécessité pour les travailleurs, tant au Japon qu'aux États-Unis, de résister à la rationalisation qui leur impose des sacrifices. La solidarité entre les travailleurs au-delà des frontières est considérée comme essentielle pour une résistance fondée sur la classe sociale.


🟩Cadeaux aux riches et aux grandes entreprises, creusement des inégalités 
      — Promulgation de la “Loi sur les dépenses et les réductions d’impôts” de Trump


    À la suite du Sénat, la Chambre des représentants a adopté de justesse, le 3 juillet, le projet de loi phare de Trump, la « loi sur les dépenses et les réductions d'impôts », par 218 voix contre 216. Contrairement au discours auto-congratulatoire de Trump, qui qualifie ce projet de loi de « magnifique » et affirme qu'il marque le début de « l'âge d'or de l'Amérique », cette législation devrait alourdir le déficit national de 3 400 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Le poids financier des réductions d'impôts massives qui profitent aux entreprises et aux riches retombera inévitablement sur les épaules des personnes à faibles revenus, exacerbant encore davantage les inégalités de richesse.

 

💠Article complet

🟧Tactiques d'Achat de Votes pour Tromper la Classe Ouvrière 
      —
 Quels Enjeux Réels dans l'Élection à la Chambre Haute ?


    Une enquête sur les conditions de vie réalisée en 2024 par le Ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a révélé que 60 % des ménages déclaraient « avoir des difficultés financières ». Parmi les ménages avec enfants, ceux qui ont répondu « en grande difficulté » ont fortement augmenté pour atteindre 33,9 %, soit une hausse de 5,4 points par rapport à l'année précédente — comme l'ont rapporté les principaux journaux le 5 juillet.

Le Pouvoir et l'Opposition se Disputent entre Aides Financières et Baisses d'Impôts

    La cause principale de ces difficultés est la flambée des prix. La même enquête (2023) a montré que le revenu moyen des ménages avait augmenté de 2,3 % pour atteindre 5,36 millions de yens, mais de plus en plus de ménages ont néanmoins déclaré ressentir une « lourde charge financière ». En mai 2025, les prix à la consommation avaient augmenté de 3,5 % en glissement annuel, portant l'indice à 111,8 (base 100 en 2020). Les salaires réels, tenant compte des hausses de prix, sont restés négatifs pendant cinq mois consécutifs jusqu'en mai.

    Avec la pénurie de riz et l'augmentation des prix des denrées alimentaires, 14 409 articles alimentaires devraient voir leurs prix augmenter d'ici octobre. Face à la colère et au désespoir croissants des travailleurs, les partis politiques ont élaboré des stratégies électorales centrées sur la distribution d'aides financières ou la réduction des impôts.

    Lors d'un débat entre chefs de partis à la fin de la session parlementaire, Ishiba a critiqué les propositions de l'opposition visant à maîtriser les prix, les jugeant irresponsables — ignorant le vieillissement de la population et sans préciser de sources de financement. Pourtant, après avoir déclaré « Nous ne donnerons pas d'aides financières », Ishiba a annoncé deux jours plus tard une prime de 20 000 yens pour chaque citoyen. Cette manœuvre électorale flagrante a suscité 66 % d'opposition dans l'opinion publique (29 juin, Mainichi Shimbun).

    Le PLD justifie cette somme en multipliant les dépenses alimentaires annuelles de 270 000 yens par une hausse des prix de 7 %, mais craignant que cela manque d'impact, le Premier ministre Ishiba a également promis une augmentation de salaire de 1 million de yens d'ici 2030, un PIB de 1 quadrillion de yens d'ici 2040 et une croissance de 50 % du revenu national.

    Le Parti Démocrate Constitutionnel a proposé une année sans TVA sur les aliments et une « prime de soutien alimentaire » de 20 000 yens par personne, financée par les réserves spéciales ou les comptes de change — rappelant les « trésors cachés » évoqués autrefois par le Parti Démocrate.

    Le Parti Démocrate pour le Peuple a proposé de relever le « plafond des revenus annuels » à 1,78 million de yens, de réduire temporairement la TVA de 5 % et d'atteindre un PIB de 1 quadrillion de yens d'ici 2035, rivalisant avec les promesses du PLD.

    Ishin a proposé une réduction annuelle de 60 000 yens sur les cotisations sociales pour les actifs, mais prévoit de la compenser par une réduction de 4 000 milliards de yens des dépenses de santé — une politique trompeuse maquillée en « réforme sacrificielle ».

    Le Parti Communiste Japonais a affirmé que la baisse de 5 % de la TVA (coûtant 15 000 milliards de yens) pourrait être financée par une « contribution équitable » des grandes entreprises et des riches — propageant une foi naïve dans la bonne volonté capitaliste et trompant à la fois eux-mêmes et les travailleurs.

    Reiwa Shinsengumi a exigé l'abolition de la TVA, une aide unique de 100 000 yens et des « aides anti-inflation » saisonnières, clamant haut et fort que la dette de 1 300 000 milliards de yens du Japon ne posait aucun problème si elle était financée par des obligations d'État.

    Le Parti Sansei a proposé de réduire la charge fiscale nationale de 45,8 % à 35 %, une allocation enfant de 100 000 yens et la suppression progressive de la TVA. Le Parti Social-Démocrate a demandé une TVA zéro sur les aliments et un système de retraite garantissant 100 000 yens par mois aux seniors. Tous les partis rivalisent dans un populisme de « politique de dons », lançant des promesses creuses comme un concours de celui qui promet le plus.

Les Capitalistes Ne Céderont Jamais de Plein Gré


    Réaffirmons la position fondamentale des travailleurs : la TVA est une « expropriation supplémentaire » injuste sous le règne bourgeois, un impôt régressif auquel nous devons nous opposer.

    Le Parti Communiste et le Parti Social-Démocrate proposent de compenser la baisse des recettes fiscales par une taxation accrue des grandes entreprises et des riches — usant de la rhétorique de la « contribution équitable ». Mais sous le capitalisme, les lois fiscales sont conçues pour protéger les intérêts capitalistes. La bourgeoisie ne ménage aucun effort pour éviter cette « contribution équitable », usant de failles juridiques, d'évasion fiscale et même de méthodes illégales.

    Nous mettons en garde : compter sur la bonne volonté capitaliste est naïf, et ni le Parti Communiste ni les Sociaux-Démocrates n'offrent un véritable combat pour les travailleurs.

    Sans un mouvement ouvrier uni dans le but d'abolir la domination capitaliste et de remporter la libération du travail, la politique de dons restera un instrument des dirigeants pour maintenir les travailleurs dans l'ignorance. L'histoire montre que les expansions budgétaires irréfléchies — comme celles proposées par Reiwa — finissent inévitablement par faire porter le fardeau aux travailleurs.

Japonais d'abord” — Un Rideau de Fumée pour la Xénophobie

Politique du « Japonais d'abord » : La politique dite du « Japonais d'abord » promue par Sanseito va au-delà du simple nationalisme, représentant plutôt une idéologie ethnonationaliste qui donne la priorité à l'ethnicité japonaise par rapport aux autres.

    Dévoilons la véritable nature du Parti Sansei, donné comme deuxième choix en représentation proportionnelle avec 8,1 %, derrière le PLD (6 juillet, Kyodo News).

    Au cœur de l'idéologie du Parti Sansei se trouve le slogan “
Japonais d'abord” — d'où découlent ses “Trois Piliers et Neuf Politiques”. Celles-ci incluent “Enrichir le Peuple Japonais”, “Protéger le Peuple Japonais” et “Élever le Peuple Japonais”. L'insistance sur le “Peuple Japonais” plutôt que sur les “citoyens” reflète le “America First” de Trump — favorisant le nationalisme ethnique et la xénophobie.

    Le préambule du “Projet de Nouvelle Constitution Japonaise” du Parti Sansei commence ainsi :
“Le Japon est une terre d'abondantes récoltes de riz, où sont vénérés les innombrables dieux et ancêtres… L'Empereur a régné depuis les temps anciens dans un règne éternel…”

    Cela définit le Japon comme une nation dirigée par l'Empereur, incarnant une idéologie ultra-nationaliste centrée sur la figure impériale. Le Parti Sansei définit les citoyens comme ceux ayant “au moins un parent japonais, des compétences en langue japonaise et un cœur qui chérit le Japon” — une vision étrangement proche des théories nazies sur la supériorité raciale.

    Le dirigeant du parti, Kamiya, a admis dans une interview avec le journal allemand Handelsblatt que ses pairs idéologiques sont les conservateurs républicains américains, l'AfD allemande, le Rassemblement National en France et Reform UK au Royaume-Uni (8 juillet, Mainichi).

    Les travailleurs doivent forcer la coalition au pouvoir à devenir minoritaire — et reconnaître la menace xénophobe dissimulée derrière la rhétorique de “Les Japonais d'Abord”. Nous ne devons pas permettre à des partis réactionnaires comme le Parti Sansei de croître sans opposition.


🟧La militarisation des États impérialistes européens
      — L’OTAN applaudit l’agression d’Israël et des États-Unis

    L’attaque soudaine d’Israël contre l’Iran le 13 juin, suivie des bombardements américains sur les installations nucléaires iraniennes le 22 juin, constitue une agression non provoquée motivée par les intérêts égoïstes des puissances impérialistes. L’OTAN a salué cette brutalité et poursuit elle-même sa militarisation.

Frappes israéliennes et américaines contre l’Iran

    Israël a bombardé des installations nucléaires, des sites de missiles et des infrastructures militaires iraniennes, et a assassiné des hauts responsables, dont le commandant suprême des Gardiens de la Révolution et des scientifiques nucléaires. Le gouvernement Netanyahou a prétendu que ces actions étaient « nécessaires » pour éliminer les menaces posées par les missiles et les ambitions nucléaires iraniennes.

    L’Iran a répliqué en lançant des missiles balistiques sur des villes israéliennes, mais l’écrasante supériorité aérienne d’Israël a infligé de lourds dégâts à l’Iran.

    Le 20 juin, Trump a déclaré qu’il serait « difficile » d’arrêter les attaques (Asahi, 22 juin). Le 22 juin, à la demande d’Israël, les États-Unis ont lancé des frappes aériennes sur trois sites nucléaires iraniens.

    L’Iran a condamné ces frappes comme étant « une grave violation » de la Charte des Nations unies, du droit international et du TNP par un membre permanent du Conseil de sécurité. Le 23 juin, l’Iran a symboliquement riposté en lançant un missile sur une base américaine au Qatar, après quoi un cessez-le-feu a été conclu. L’Iran a accepté ce cessez-le-feu principalement pour préserver son régime.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence le 23 juin et a proposé une résolution pour un cessez-le-feu, rejetée en raison du veto américain. Le Secrétaire général Guterres a qualifié la frappe américaine de « tournant dangereux », mais sans condamner directement les États-Unis ou Israël, révélant ainsi l’échec de l’ONU à maintenir la paix. L’AIEA s’est également abstenue de condamner officiellement les attaques.

L’OTAN pousse à la remilitarisation


    Lors du sommet de l’OTAN le 25 juin, ni l’OTAN, ni le G7, ni le Japon n’ont critiqué les actions brutales des États-Unis et d’Israël. Le secrétaire général de l’OTAN, Rutte, a même salué les attaques, niant qu’elles soient illégales au regard du droit international.

    La tolérance internationale envers les armes nucléaires d’Israël et ses attaques contre l’Iran, approuvées par les États-Unis et les puissances européennes, révèle un double standard flagrant qui ne pourra qu’éroder davantage la confiance des travailleurs du monde entier.

    Les dirigeants de l’OTAN ont annoncé de nouveaux objectifs : porter les dépenses militaires à 5 % du PIB d’ici 2035, contre 2 % actuellement.

    Cette augmentation colossale du budget reflète l’influence de Trump. La crise ukrainienne a conduit l’OTAN et ses membres à renforcer leurs capacités militaires en prévision d’un affrontement avec la Russie — approfondissant ainsi la course aux armements impérialiste entre l’OTAN et la Russie.

    Bien que Trump cherche à réduire l’implication des États-Unis dans l’OTAN, ses exigences en matière de dépenses militaires font avancer l’alliance. Si les pays de l’OTAN soutiennent l’Ukraine par des livraisons d’armes, l’UE vise également à renforcer ses propres capacités militaires.

    L’Allemagne a annoncé qu’elle porterait ses dépenses militaires à 3,5 % du PIB d’ici 2029, contre 2 % en 2024, visant à renforcer la défense de l’OTAN, avec 5 000 soldats allemands désormais stationnés en Lituanie. La Lettonie, la Pologne, la Suède et d’autres pays baltes ont rétabli le service militaire obligatoire.

    Le 25 juin, le Royaume-Uni a annoncé l’achat de 12 chasseurs furtifs F-35A capables de transporter des armes nucléaires.

    Le Japon, en tant que partenaire indo-pacifique, a convenu le 24 juin de renforcer sa coopération avec les industries de défense de l’OTAN. Le Japon vise également à porter ses dépenses militaires à 2 % du PIB d’ici 2027. Les États-Unis poussent le Japon à adopter les objectifs de l’OTAN, y compris 3,5 % hors coûts de soutien.

    L’OTAN invoque « la menace à long terme de la Russie » et « la menace du terrorisme », tandis que le Japon met en avant le renforcement militaire de la Chine et le programme de missiles de la Corée du Nord. Cependant, ces expansions se font au détriment des conditions de vie des travailleurs et aggravent les tensions internationales.

Les travailleurs doivent vaincre l’impérialisme par la lutte des classes


    Les bombardements des sites nucléaires iraniens par Israël et les États-Unis sont des actes téméraires de brutalité impérialiste. Dans le même temps, l’UE et le Japon renforcent leurs armées et exacerbent les tensions avec la Russie et la Chine.

    Face à ces confrontations interétatiques, les travailleurs doivent s’unir au-delà des frontières dans une lutte de classe internationale pour renverser tous les États impérialistes.


🟧L'expansion ambitieuse de Nippon Steel 
      — Offensive de consolidation et intensification de l’exploitation des travailleurs inévitables

    Nippon Steel (ci-après NSC) a annoncé son intention d’acquérir U.S. Steel (USS), une entreprise mise en vente en raison de difficultés financières. Bien que les présidents américains Biden et Trump se soient d’abord opposés à l’accord, NSC a obtenu l’approbation de Trump le 14 juin et a déclaré vouloir intégrer pleinement USS comme filiale. Cependant, ce processus ne sera probablement pas sans heurts et aura un impact considérable sur les travailleurs.

Surproduction d’acier

    La production japonaise d’acier brut est restée inférieure à 100 millions de tonnes depuis 2019 et sous les 90 millions de tonnes depuis 2022. En 2024, la production totale s’est élevée à 84 millions de tonnes, dont environ la moitié provient de NSC. Pourtant, seulement 60 % de l’acier japonais est utilisé sur le marché intérieur, le reste étant exporté. Le Japon souffre donc d’une surcapacité de production.

    À titre de comparaison, USS ne produit que 14 millions de tonnes — soit environ 30 % de la production de NSC — et a chuté du 27e au 29e rang mondial entre 2022 et 2024. Ses installations obsolètes n’ayant pas été modernisées depuis des années, la productivité est faible et la compétitivité médiocre. Au premier trimestre 2024, USS a enregistré une perte nette de 116 millions de dollars, affichant deux trimestres consécutifs dans le rouge. Comme le Japon, les États-Unis sont également confrontés à une surproduction d’acier.

    Pendant ce temps, la Chine a considérablement développé son industrie sidérurgique pour répondre à la demande intérieure de logements et de véhicules. Produisant plus d’un milliard de tonnes d’acier brut par an, la Chine représente désormais plus de la moitié de la production mondiale (1,9 milliard de tonnes). Le résultat est une surproduction mondiale accompagnée d’une concurrence accrue sur les prix.

    En réponse, NSC a fusionné avec d’autres entreprises et consolidé ses activités, notamment par une fusion avec Sumitomo Metal en 2019. L’entreprise a remplacé les anciennes installations par des équipements à haute efficacité, réduit le nombre de hauts fourneaux de 15 à 10 tout en maintenant les niveaux de production, et amélioré ses marges bénéficiaires — un comportement typique du capital en quête d’accumulation et de maximisation des profits.

Stratégie d’expansion mondiale

    NSC est entrée en Chine en 1978, formant une coentreprise avec Baoshan Iron & Steel. Elle a également fabriqué des tôles d’acier pour l’automobile destinées aux constructeurs japonais en Chine à partir de 2004. Cependant, face à la concurrence croissante des fabricants chinois de véhicules électriques et aux tensions sino-américaines, NSC s’est retirée de cette coentreprise en juillet 2023.

    Incapable de réaliser des profits sur le marché chinois, NSC semble désormais miser sur l’acquisition d’USS comme nouveau point d’ancrage. Elle s’est également implantée en Inde, rachetant en 2019 le cinquième plus grand producteur d’acier du pays en partenariat avec ArcelorMittal, et prévoit d’y construire des hauts fourneaux.

    Malgré une surproduction mondiale évidente, NSC ne réduit pas ses activités, mais poursuit une expansion ambitieuse, visant à retrouver un rôle de leader mondial grâce à l’acquisition d’USS vieillissante.

En réalité : consolidation de la production et intensification de l’exploitation des travailleurs

    La stratégie de NSC, bien qu’affichée comme une expansion, repose essentiellement sur la consolidation de la production — remplacer les anciennes installations par de nouvelles technologies avancées pour concentrer les activités et maximiser les marges bénéficiaires par tonne, notamment sur les produits haut de gamme et à forte valeur ajoutée comme l’acier automobile.

    À cette fin, NSC prévoit de dépenser 14,1 milliards de dollars pour acquérir les actions d’USS et 11 milliards de dollars supplémentaires d’ici 2028 (soit un total de 25 milliards de dollars, y compris les investissements ultérieurs). Cependant, il est incertain que cet énorme investissement soit rentable. Les travailleurs risquent fort de se voir imposer des mutations forcées, l’intensification du travail, voire des licenciements.

    NSC est déjà présente dans 15 pays, extrayant de la plus-value à l’échelle mondiale. L’achat d’USS est considéré comme une occasion en or pour une accumulation de capital supplémentaire. Toutefois, si NSC remplace les usines d’USS avec un niveau de productivité équivalent à celui de NSC en conservant les mêmes effectifs (22 000 employés), la production pourrait doubler, aggravant la surproduction et intensifiant la concurrence des prix aux États-Unis.

    Les syndicats américains, bien que parfois combatifs, restent fondamentalement bourgeois. Leurs dirigeants ne défendent pas systématiquement les conditions des travailleurs et négocient déjà une “participation à la gestion” avec NSC. Comme de nombreux syndicats européens, ils finissent souvent par agir en agents du capital — comme en témoigne leur soutien à la relance des centrales nucléaires.

    La forme que prendra la consolidation et la rationalisation de NSC aux États-Unis reste incertaine, mais les travailleurs doivent se préparer à la résistance. Ils ne doivent pas s’opposer au démantèlement des équipements obsolètes, mais doivent résister fermement aux sacrifices qui leur seront imposés. Les travailleurs de NSC au Japon et aux États-Unis partagent la même situation, et les conditions sont mûres pour une solidarité de classe internationale.

🟧Cadeaux aux riches et aux grandes entreprises, creusement des inégalités 
      — Promulgation de la “Loi sur les dépenses et les réductions d’impôts” de Trump

    L’une des principales caractéristiques de cette loi est la prolongation permanente des dispositions de la “Tax Cuts and Jobs Act” de 2017, adoptée sous le premier mandat de Trump. Cette loi avait réduit le taux maximal de l’impôt sur les sociétés de 35 % à 21 % et avait accordé des avantages fiscaux bien plus importants aux hauts revenus qu’aux faibles revenus. Le seuil d’exonération des droits de succession et de donation avait été relevé temporairement de 5,49 millions de dollars à 10 millions (avec un taux d’imposition maintenu à 40 %), et cette mesure sera désormais prolongée.

    La loi de 2017 avait également introduit un plafond de 10.000 dollars sur les déductions fiscales fédérales pour les impôts locaux et d’État (SALT), plafond qui sera maintenant élargi. Ces mesures profitent de manière disproportionnée aux riches et aux grandes entreprises.

    Parmi les autres allègements fiscaux promis par Trump lors de la campagne de 2024 figurent des exonérations fiscales sur les pourboires perçus par les travailleurs des services (restaurants, hôtels, etc.) et sur les heures supplémentaires. Toutefois, ces mesures sont temporaires (jusqu’en 2028) et représentent respectivement 31,6 milliards et 89,5 milliards de dollars, des sommes modestes comparées aux 2.100 milliards de dollars de réductions d’impôts individuelles et aux 1.400 milliards pour le maintien de la déduction standard élargie. Ces avantages mineurs semblent surtout être des gestes symboliques destinés à détourner les critiques des électeurs à faibles revenus.

Faire porter la charge aux pauvres

    Alors même qu’elle accorde d’importants allègements fiscaux aux riches, la loi impose des coupes sévères dans les dépenses publiques. La principale d’entre elles concerne le démantèlement de Medicaid, le programme d’assurance santé publique pour les Américains à faibles revenus. La nouvelle disposition exige un emploi pour bénéficier de Medicaid, obligeant les chômeurs à recourir à des assurances privées coûteuses ou à rester sans couverture. On estime qu’en 2034, cela entraînera 17 millions de personnes supplémentaires sans assurance.

    Le taux de non-assurance des personnes de moins de 65 ans passerait ainsi de 9,4 % en 2024 à 17,2 % en 2034 (Asahi Shimbun, 5 juillet). Cette réforme permettrait d’économiser 1.000 milliards de dollars en dépenses fédérales.

    Parmi les autres coupes figurent 500 milliards de dollars dans les dépenses liées au climat (par exemple, les véhicules électriques et l’énergie solaire) et 100 milliards pour la sécurité des frontières et les mesures anti-immigration, telles que la construction d’un mur frontalier et les expulsions massives.

    Bien que Trump se soit présenté pendant la campagne présidentielle comme le défenseur des travailleurs en difficulté, sa politique réelle accorde de vastes allègements fiscaux aux riches tout en transférant la charge sur les travailleurs pauvres, comme le montre la réduction de Medicaid.

Des contradictions sociales croissantes aux États-Unis

    Selon le Bureau du budget du Congrès, cette loi pourrait n’augmenter le PIB que de 0,1 % par an au cours des cinq prochaines années, tout en creusant le déficit de 3.400 milliards de dollars sur dix ans. Trump affirme que les recettes douanières compenseront ce déficit, mais en réalité, les droits de douane font grimper le prix des importations et ce sont les consommateurs américains qui en supportent le coût.

    La “Loi sur les dépenses et les réductions d’impôts” reflète la logique néolibérale du “ruissellement” propre à l’ère Reagan : si les riches prospèrent, les pauvres aussi. Cette illusion a déjà été démentie. Le résultat sera un approfondissement des inégalités de revenus et des contradictions sociales aux États-Unis.

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